« Manger un peu de tout » est le plus sûr moyen de vous pourrir la santé.
L’alimentation qu’on trouve aujourd’hui dans les magasins (y compris bio) est tellement déséquilibrée en faveur des produits mauvais pour la santé, que si vous mangez « un peu de tout », vous êtes sûr de vous retrouver malade, trop gros, trop fatigué, ou trop énervé.
La règle à suivre, c’est de manger le plus possible de bonnes choses, et le moins possible de mauvaises. Cela paraît simple, mais c’est dur.
Des professionnels du marketing payés pour vous faire craquer
Pensez que, pour chaque type de chips, de bonbon, de boisson sucrée, il y a un ou plusieurs « chefs de produits », qui travaillent du lundi au vendredi, toute l’année, à réfléchir aux moyens de vous en faire acheter plus.
Ces chefs de produits sont généralement diplômés d’écoles de commerce, et sont sous l’autorité d’un « chef de groupe », dépendant lui-même d’une direction marketing.
Au bout du compte, ce sont des dizaines, et souvent même des centaines de cerveaux qui étudient, à temps plein, le « comportement du consommateur » pour trouver vos points faibles. Ils connaissent précisément la couleur, la texture, l’odeur, le goût, l’emballage (forme, illustrations, matériau) qui vont vous faire craquer. Chaque semaine, ils doivent justifier de l’évolution des ventes, et concevoir de nouvelles stratégies pour vous faire céder à la tentation de plus en plus souvent. Comment l’amande est devenue une nourriture-poubelle. Prenez les amandes, par exemple, l’aliment santé par excellence… à l’origine.
Croquer 25 à 50 g d’amandes entières, simplement décortiquées, fait partie d’un mode de vie sain. Cela vous apporte des vitamines du groupe B (surtout vitamine B1, B6 et B9), du magnésium (particulièrement bien assimilé), du potassium, du phosphore, du fer, du zinc, du cuivre, des protéines (2 à 3 g par portion) et des fibres. De plus, les amandes sont riches en acides gras mono-insaturés (68 % de leurs lipides) et polyinsaturés, ce qui contribue à la bonne santé du cœur et des artères, entre autres bienfaits.
Mais nos rois du marketing se sont aperçus que, légèrement grillées, les amandes craquaient mieux sous la dent. Puis ils ont vu que bien salées, elles faisaient plus saliver. Mais ça ne suffisait pas alors ils ont ajouté un petit goût de fumé, irrésistible.
Le problème, c’est que des amandes grillées, salées, fumées, n’ont plus du tout les mêmes qualités nutritionnelles. Pour faire tenir le sel, il a fallu ajouter de l’huile d’arachide (l’huile d’amande est trop chère). La cuisson a détruit les précieux acides gras polyinsaturés. Beaucoup de vitamines sont perdues.
Mais cela permet de booster les ventes. Beaucoup de personnes qui n’achetaient jamais d’amandes fraîches s’y sont remises. Actuellement, seules sont vendues, au rayon apéritif chez Carrefour, les amandes grillées, salées, fumées. Et le comble, c’est que, si vous voulez des amandes normales, vous devrez vous rendre au rayon pâtisserie où elles sont vendues… deux fois plus chères, par la marque Vahiné !! (32,80 €/kg contre 16,20 €/kg).
Des centaines de produits ont subi cette même évolution, au point qu’on se demande si le slogan « manger un peu de tout » n’a pas été inventé précisément par ces personnes qui cherchent à vous piéger.
Mais heureusement pour vous, voici trois techniques de guérillas utiles pour sortir vivant de votre supermarché. Je les applique moi-même, évidemment.
Le régime arc-en-ciel
Et sa variante : « Si c’est blanc, ne le mangez pas. » Farine blanche, pain blanc, pâtes blanches, lait, purée mousseline, la plupart des aliments sans couleur franche sont à éviter. Généralement, la pâleur trahit l’absence de nutriments essentiels : on parle de « calories vides ».
Votre objectif au contraire doit être d’apporter à votre organisme un maximum de vitamines ; minéraux (dans les bonnes proportions); anti-oxydants, en particulier des polyphénols.
Ces nutriments se trouvent principalement dans les produits frais et colorés. Les polyphénols sont ces composés qui colorent les fruits et légumes, et qui leurs permettent de résister aux agressions extérieures, eux qui n’ont pas la chance de pouvoir se déplacer quand le soleil tape trop fort. Vous en avez besoin vous aussi pour lutter contre les radicaux libres qui altèrent vos cellules et vous font vieillir, et votre seul moyen de vous en procurer est de manger des légumes et des fruits colorés.
Ainsi, le violet de l’aubergine et du raisin, le rouge du poivron et de la tomate, le vert des épinards, des choux et des blettes, l’orange de la carotte et du potiron, sont-ils d’excellents signes indicateurs.
Plus votre assiette ressemble à l’arc-en-ciel, meilleure elle sera pour la santé, à partir du moment bien sûr où ce sont des produits non transformés ; le régime arc-en-ciel ne marche pas si les couleurs qui sont dans votre assiette sont celles des petits ours en gomme Haribo. L’index glycémique
Oubliez la fable des sucres lents et sucres rapides. C’est le système le plus trompeur qui ait été inventé dans le domaine de la nutrition, depuis l’époque où l’on recommandait de donner du vin aux enfants pour les fortifier.
Ainsi, la baguette, les pâtes blanches et les pommes de terre sont-elles considérées comme des sucres lents. Mais elles font monter votre niveau de sucre sanguin plus vite encore que le sucre pur !! Pareil pour les barres de céréales, les viennoiseries, la pizza, les céréales du petit-déjeuner (par exemple, les Corn Flakes, y compris sans sucre en poudre ajouté). En effet, les céréales grillées (Corn Flakes) ou soufflées (Rice Krispies, Smacks) font-elles monter votre glycémie (sucre sanguin) aussi vite que le sucre de table. En manger provoque un pic d’insuline, une hormone fabriquée dans le pancréas et qui transforme ce sucre sanguin en mauvaise graisse. Cette mauvaise graisse s’accumule en particulier au niveau des viscères, le pire endroit qui soit. Survient ensuite une hypoglycémie, c’est-à-dire que votre taux de sucre sanguin, après être monté trop haut, tombe trop bas, du fait de l’excès d’insuline.
Manger une barre de céréales, c’est comme croquer trois morceaux de sucre.
Un croissant : 4 morceaux de sucre. Un bol de céréales : 6 morceaux de sucre. Une part de pizza, 6 morceaux de sucre !
Vous devez donc absolument privilégier les aliments à index glycémique bas, autrement dit les aliments qui ne font pas trop monter votre glycémie.
Ils ne provoquent pas de pic d’insuline et donc réduisent le risque de grossir. Ils donnent un sentiment de satiété plus durable. Vous ne tombez pas en hypoglycémie après les avoir mangés.
Les aliments à index glycémique bas sont par exemple les légumes verts, les légumes secs, le chocolat noir riche en cacao, la viande et le poisson.
Mais dans ce domaine où l’intuition est trompeuse, mieux vaut vous référer à une table de l’index glycémique des aliments. Vous en trouverez une fiable et gratuite sur le site montignac.com. Profitez des baisses de prix
Les produits de saison baissent fortement au moment du pic de production : courgettes aux mois de juillet-août, tomates en août-septembre, raisin en septembre. De même, le prix des poissons peut fortement fluctuer selon les arrivages. Profitez-en : non seulement vous payerez moins cher, mais la qualité nutritionnelle de vos aliments sera meilleure.
Evitez d’acheter vos fruits et légumes frais hors saison : non seulement le prix sera plus élevé, mais ils seront sans doute alors cultivés sous serre, et de moindre qualité. Ou alors, ils seront importés par avion de l’hémisphère sud (haricots verts d’Afrique du sud), ce qui est mauvais pour l’environnement.
En revanche, hors saison, achetez vos légumes surgelés : bien souvent, ils ont été conditionnés au moment du pic de production, ce qui aura permis au producteur de les avoir moins chers et vous vous apercevrez qu’ils coûtent moins cher qu’au rayon frais. De plus, un produit surgelé a la même valeur alimentaire que son homologue frais. Elle est même parfois meilleure : fruits et légumes surgelés sont souvent plus riches en vitamines que ceux achetés frais car ils sont surgelés immédiatement après la cueillette, alors que les frais transitent dans des chambres froides et sur des étals, lieux favorables à la destruction de celles-ci.
Attention toutefois : la surgélation ne stoppe pas le rancissement des graisses. Plus un produit est gras, plus sa durée de vie sous forme surgelée est courte.
A votre santé! Jean-Marc Dupuis.
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